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Réforme des retraites : Edouard Philippe donne carte blanche aux partenaires sociaux

Les partenaires sociaux se sont réunis ce jeudi après-midi pour la première séance de la conférence de financement du système de retraite. La CFDT demande des gages à la majorité et des milliers d'amendements au projet de loi ont déjà été déposés à l'Assemblée.

La conférence sur le financement du système de retraite s'est ouverte ce jeudi au Conseil économique, social et environnemental.
La conférence sur le financement du système de retraite s'est ouverte ce jeudi au Conseil économique, social et environnemental. (Alain JOCARD/AFP)

Par Solveig Godeluck

Publié le 30 janv. 2020 à 18:53Mis à jour le 31 janv. 2020 à 09:21

Ils ont trois mois, jusqu'au 30 avril, pour s'entendre. Les partenaires sociaux se sont réunis ce jeudi au Conseil économique social et environnemental, en présence du Premier ministre Edouard Philippe, pour inaugurer la conférence de financement du système de retraite . Il leur faut trouver 12 milliards d'euros pour qu'il soit à l'équilibre en 2027.

Alors que le projet de loi de réforme des retraites arrive en commission lundi prochain à l'Assemblée, tous les yeux sont braqués sur cette conférence. Lundi dernier, lors d'un dîner à l'Elysée avec des représentants de la majorité, Emmanuel Macron a affirmé qu'il ne voulait pas de faux-semblants et qu'il fallait laisser ses chances à la négociation sociale.

C'est dans cet esprit que le Premier ministre a accepté début janvier de retirer les dispositions financières de court terme de son projet de loi retraite, et de laisser aux partenaires sociaux le soin de concocter eux-mêmes un « cocktail de mesures » de redressement . Interrogé jeudi soir sur la nécessité d'inscrire le recul de l'âge de départ à la retraite dans ce cocktail, Edouard Philippe s'est montré conciliant : « J'ai dit qu'il me semblait qu'il y aurait au moins une mesure d'âge, mais quand on fait confiance, on fait confiance jusqu'au bout », a-t-il promis.

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Les amendements de la CFDT

La CFDT se veut très exigeante. Sur le terrain, la première organisation syndicale du pays paie cher sa bienveillance envers une réforme qu'elle appelle de ses voeux depuis dix ans, mais dont elle conteste des aspects centraux - la règle d'or d'équilibre sur cinq années glissantes, l'âge d'équilibre indexé sur l'espérance de vie, etc.

Le patron de la CFDT, Laurent Berger, a donc lié l'issue de cette négociation aux décisions de la majorité parlementaire, en présentant mercredi une quarantaine d'amendements aux projets de loi retraite. Avant de parler finances, elle veut que les députés de la majorité adoptent ses amendements.

C'est donc bien plus que le financement qui va se jouer dans cette conférence. Par exemple, le minimum de pension. Comme l'Unsa, la CFDT demande qu'il soit progressivement porté à 100 % du SMIC pour une carrière complète, contre 81 % aujourd'hui et 85 % en 2025 dans le projet de loi. Autre point clé : l'élargissement des droits au départ anticipé en cas d'exposition à des facteurs de pénibilité tels que le port de charges lourdes ou les risques chimiques.

Point d'étape à Matignon

Edouard Philippe a d'ailleurs annoncé la tenue d'une réunion multilatérale la semaine du 10 février à Matignon, pour « faire le point » ou « conclure »les concertations menées depuis la fin décembre au ministère du Travail sur la pénibilité, les départs progressifs, les transitions ou le minimum de pension. Ceci, « de façon à ce qu'à l'Assemblée nationale, dès la séance publique, les éléments d'avancée puissent être pris en compte ».

« Nous sommes très contents que les partenaires sociaux participent à la négociation, mais cela se passe entre eux et l'exécutif. Nous n'allons pas mélanger les rôles ; le moment venu, nous regarderons les avancées qui en résulteront », commente Olivier Véran, rapporteur du projet de loi organique.

Pour l'heure, ce qui préoccupe les députés de la majorité, c'est surtout le déluge d'amendements qui s'abat sur l'Assemblée : 15.000 à 17 heures ce jeudi, déposés en grande partie par La France insoumise. « L'obstruction, on a déjà vu ça en séance publique, mais en commission, c'est ridicule, c'est du totalitarisme d'opposition », tempête Olivier Véran, en plaignant les fonctionnaires de l'Assemblée, condamnés à éplucher les liasses.

Solveig Godeluck 

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