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Soucieux d’écologie, de jeunes designers vont droit aux rebuts

« Vers un design sobre » (1/2). Des gravats de chantier réutilisés sur place, des objets composés avec des chutes de bois, des panneaux muraux en tissus recyclés… Pour toute une nouvelle génération de créateurs, les déchets deviennent matériaux, voire sources d’inspiration.

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Publié le 28 septembre 2022 à 16h00, modifié le 08 février 2023 à 15h05

Temps de Lecture 5 min.

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Il fut une époque où les apprentis designers se rêvaient dessinant des automobiles et autres bolides flamboyants. En 2022, une page est tournée. Les étudiants en design font leur les préoccupations environnementales et sociétales cruciales du moment, ce qui les conduit « à une défiance vis-à-vis du monde industriel », selon François Azambourg, designer et enseignant à l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI-Les Ateliers). « Ce n’est pas banal ce qui est en train de se passer : la pandémie a agi comme un accélérateur des consciences, et la jeune génération a entériné le fait que l’industrie est responsable de beaucoup de dérèglements, notamment climatiques. Ces jeunes créateurs poussent les industriels à évoluer et les écoles à réformer leur enseignement de design », a souligné cet expert à l’occasion de la remise des prix de la création de la Ville de Paris 2022, pour lesquels il officiait en tant que président du jury dans la catégorie design.

Sans surprise donc, les deux lauréats s’inscrivent dans cette démarche d’une création sobre, de ce qu’Edith Hallauer, docteure en urbanisme et coordinatrice des mémoires de diplômes à l’ENSCI-Les Ateliers, définit comme « un nouveau logiciel de fabrique du monde actuel. C’est un vrai changement de perspective, puisque l’on travaille à partir de ce qui nous environne. J’appelle cela l’inventaire du disponible… en termes de ressources, de matériau, de savoir-faire, et bien sûr d’espaces ». Ce nouveau mode de pensée impose d’être particulièrement créatif. « On parle d’innovation frugale, précise Edith Hallauer. Cela peut paraître paradoxal d’associer ces deux notions contradictoires, dont l’une évoque des économies de moyens, voire le bricolage, l’autre la pompe à nouveautés pour faire tourner l’économie de marché et encourager la consommation. Mais c’est bien cette posture inédite – mélange d’austérité et d’inventivité – qui s’impose aujourd’hui, mobilisant différentes formes d’intelligence. »

L’un des moyens de changer de braquet, version design frugal, est de regarder les rebuts de notre société non plus comme des déchets mais comme des gisements de matières. Pleins feux sur des créateurs qui trouvent là des sources d’inspiration.

Anna Saint Pierre sublime les gravats

Anna Saint Pierre a réalisé un nuancier d’émaux pour porcelaine en collaboration avec la Manufacture de Sèvres, à partir de matériaux de déconstruction franciliens (brique, ardoise, béton, pierre d’Euville, granit et sablon d’excavation).

L’idée de cette docteure en design, âgée de 31 ans, est de donner une seconde vie aux rebuts minéraux et autres gravats de chantier, en les transformant sur place en éléments architecturaux. Lors d’une rénovation en 2021 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), la façade qui avait été déposée a permis à cette diplômée de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs à Paris, option design textile et matière, de fabriquer le revêtement de sol de l’atrium central et des zones de circulation des nouveaux bureaux. Un peu à la manière antique du terrazzo.

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