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Dans les écoles de mode, une nouvelle génération veut déconstruire l’imaginaire colonial

Un vent de contestation souffle sur les écoles de mode, porté par des étudiants qui ouvrent le débat sur les questions du racisme et de l’appropriation culturelle.

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Publié le 28 novembre 2022 à 07h00, modifié le 28 novembre 2022 à 18h13

Temps de Lecture 5 min.

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En juin 2020, une lettre ouverte adressée à la direction a fait trembler les murs de la Haute Ecole d’art et de design (HEAD) de Genève. Des étudiants, des anciens élèves et des professeurs anonymes réunis sous le collectif Nous.HEAD entendaient « dénoncer toutes les formes de discriminations systémiques et culturelles » présentes au sein de l’institution. « Nous refusons en tant qu’artistes de représenter une école se reposant sur une culture bourgeoise (…) coloniale, validiste, raciste », précisait le courrier rendu public sur les réseaux sociaux.

L’internationalisation du mouvement américain Black Lives Matter au printemps 2020 a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique mondiale, bousculant au passage les industries créatives. La mode, régulièrement critiquée pour son manque de diversité, dans les studios de création comme dans les castings de défilés, doit prendre position sur la lutte antiraciste et les questions d’appropriation culturelle. Ce vent de contestation souffle jusque dans les milieux académiques. Des étudiants font entendre leur voix, critiquant un enseignement construit sur une vision « trop occidentale » de la mode, regrettant l’absence d’une « lecture pluriverselle » des phénomènes culturels.

« Les étudiants d’aujourd’hui sont de plus en plus conscients des enjeux en matière de racisme et de décolonisation ; certains bousculent des enseignants qui ne sont pas toujours à la page sur ces questions-là, avance Rachel Marsil, jeune diplômée d’un master en design textile à l’Ecole des arts décoratifs. L’importance des pays du Sud comme sources de matières premières, de main-d’œuvre et de création me paraît encore trop souvent négligée dans les enseignements. Si ce savoir n’est pas transmis, comment peut-on réellement comprendre l’histoire du vêtement et être clairvoyant sur les enjeux économiques et politiques d’aujourd’hui ? », interroge-t-elle.

« Il est assez hypocrite de nier l’influence de la création africaine ou afro-américaine dans la mode actuelle. » Ibrahima Gueye, ancien étudiant à l’Institut français de la mode (IFM)

Cette génération, plus engagée que les précédentes, n’hésite pas à pointer du doigt ce qu’elle considère comme des lacunes dans les cours délivrés. « C’est dommage que l’on ne reçoive pas plus de bagage théorique sur ces questions-là ; et puis il est assez hypocrite de nier l’influence de la création africaine ou afro-américaine dans la mode actuelle », souligne Ibrahima Gueye, étudiant à l’Institut français de la mode (IFM) de 2017 à juin 2022.

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